Concrètement, alors que les retraites sont normalement indexées sur le taux d’inflation de l’année écoulée, elles seront gelées en 2026. Autrement dit, elles resteront au même niveau qu’en 2025. Ainsi, une personne touchant 814 euros de retraite par mois aurait dû bénéficier d’une revalorisation de 1,4 % au 1er janvier 2026, soit 11,40 euros en plus par mois. Le gel de cette hausse représente une perte de 134 euros sur l’année 2026, un montant important pour les retraités déjà fragilisés par l’augmentation constante du coût de la vie qu’ils subissent de plein fouet.
Isabelle Sénécal, responsable du plaidoyer à l’association des Petits Frères des Pauvres qui œuvre contre l’isolement des seniors, tire la sonnette d’alarme : “Le vrai problème, c’est que ce gel frappe toutes les pensions de retraite, sans épargner les retraités les plus modestes”. En effet, selon les annonces faites par François Bayrou, tous les retraités seront mis à contribution, les plus aisés comme les plus modestes. Les possibles répercussions sur les seniors les plus fragiles inquiètent donc les associations si une telle mesure venait à être adoptée par le Parlement.
Gel des retraites en 2026 : année blanche ou année noire ?Pour autant, ce n’est pas la première fois que la France met en place un gel des retraites. En effet, cette mesure avait déjà été prise en 2014, 2016 et en 2018. Mais cette fois, le gel toucherait également d’autres dispositifs liés aux retraites. En effet, selon la présentation du Premier ministre, les prestations sociales versées par l’État aux personnes de plus de 65 ans pour compléter leur revenu, plus connues sous le nom d’allocation spécifique aux personnes âgées (Aspa), pourraient également être gelées. Un deuxième coup de massue pour les retraités les plus modestes qui risquent de voir leur situation se dégrader davantage.
Alors que la France atteint des niveaux de pauvreté records selon les dernières données de l’Insee, cette annonce du premier ministre François Bayrou inquiète. “Le timing des annonces de François Bayrou, juste après cette alerte sur la hausse de la pauvreté par l’Insee, envoie un signal très préoccupant puisque, à l’instar des autres catégories de populations, la pauvreté des personnes âgées est à un niveau alarmant.”, déplore Isabelle Sénécal. Les retraités les plus aisés subiront quant à eux une autre mesure, celle de la fin de l’abattement fiscal. Si François Bayrou parle d’un “effort important mais temporaire et juste”, du côté des retraités, l’année 2026 s’annonce “noire”, tant pour les plus modestes que les plus aisés.
